L’EPFR : un acteur au service du logement à La Réunion depuis près de 20 ans

Jean-Louis Grandvaux a été le directeur de l’Établissement Public Foncier de La Réunion (EPFR) de 2003 à 2022. Il nous éclaire sur le rôle et les missions essentiels de l’établissement qui contribuent à développer l’offre de logements neufs à La Réunion.


Quel acteur du PLOM est l’EPFR ?

L’EPFR a participé aux ateliers du PLOM en contribuant sur le quatrième axe du plan relatif au foncier. Il y a quand même un a-priori assez fort, que l’on retrouve à La Réunion, sur le fait que le manque de logement est dû à un problème de foncier. Notre contribution de base, c’est de dire que le problème n’est pas forcément sur le foncier mais sur du foncier aménagé et du foncier sur lequel on peut intervenir de façon opérationnelle assez rapidement.

Pouvez-vous rappeler les missions principales de l’EPFR ?

Toutes les collectivités de la Réunion sont membres de l’EPFR : le département, la région et les 5 EPCI. Nous achetons des terrains pour ces collectivités.

Concrètement, il y a trois cas de figure :

  • les collectivités, rares, qui ont des visions assez précises par rapport à leurs terrains et qui nous demandent de préempter ou d’acquérir à l’amiable ces terrains pour faire du logement.
  • Les bailleurs qui ont repéré des terrains et demandent, en accord avec la collectivité, d’acquérir
    le terrain pour faire du logement.
  • Nous pouvons faire des propositions aux collectivités pour des terrains que nous avons repérés et sur lesquels nous avons une opportunité d’acquisition.

Y a-t-il des évolutions sur l’acquisition foncière pour le logement depuis quelques années ?

Avant, une très grande partie des acquisitions était pour le logement, à la demande des collectivités. Cette partie a beaucoup diminué il y a quatre ou cinq ans. Nous avons l’impression que cela reprend un peu en ce moment.
Par contre, nous avons constitué des bons de réserve foncière pour des projets importants et ambitieux en terme de logements : Cambaie, Renaissance 2 ou encore la ZAC centre-ville de La Possession par exemple.

Quels sont les éléments essentiels pour la réussite d’un projet de logements sociaux ?

Aujourd’hui, il n’y a pas assez de volonté partagée de tous pour y arriver. J’ai le sentiment depuis plusieurs années que c’est toujours de la faute de l’autre.
Il n’y a pas assez de lieu où on essaie de lever les barrières. On devrait essayer de mettre en place des facilitateurs pour trouver des solutions pour sortir les opérations de logement.

Avez-vous un autre rôle que l’acquisition du foncier pour les opérations de logements sociaux ?

On essaye depuis quelque temps d’agir aussi sur la qualité des logements. Nous sommes au début de la chaîne. Comment peut-on aider ? On aimerait subventionner davantage l’acquisition foncière pour des projets qualitatifs. Malheureusement, pour l’instant, les labels mis en place ne sont attribués qu’à un stade plus avancé de l’opération. Nous réfléchissons sur ces sujets.

Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?

C’est de passer de la réflexion à l’action. Nous avons l’impression d’être utiles lorsque nous voyons les terrains se construire. Les notions d’intérêt général, d’opérationnalité, de réalisation sont très gratifiantes.
C’est aussi très intéressant de travailler d’une part avec des décideurs de haut niveau, mais aussi avec des particuliers qui vendent leur terrain, que nous rencontrons et avec qui les contacts humains sont souvent touchants.

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