Schéma Vie étudiante et PLOM : au service du logement des étudiants
Témoignage de Sandrine INGREMEAU, directrice académique adjointe des services de l’éducation nationale en charge des lycées et de l’enseignement supérieur.
Comment s’inscrit le schéma Vie étudiante par rapport au PLOM ?
Le schéma territorial pour la vie étudiante, initié par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche est une concertation territoriale ayant pour objectif de créer et renforcer les synergies entre acteurs territoriaux compétents au service des conditions de vie et d’études des étudiants.
Le but est de faire émerger de nouveaux projets, des orientations stratégiques sur les 5 prochaines années. Cinq thématiques fortes sont identifiées : la santé et le bien-être des étudiants, le soutien social et financier des étudiants, l’accès renforcé à la vie associative, l’amélioration des parcours des étudiants et la cartographie des besoins en logements et l’amélioration des mobilités.
Cela doit compléter qualitativement la déclinaison du plan 60 000 logements présent au PLOM.
Quelles sont les actions identifiées sur la thématique « logements » ?
La Région cartographie l’offre des logements « étudiants » et « jeunes actifs » publics et privés
disponibles sur l’ensemble des villes et sites universitaires, ainsi que les besoins exprimés. Cette
cartographie va permettre de mieux orienter la programmation vers les besoins. Ces derniers ne se limitent pas aux trois grands campus universitaires de la Région : Saint-Denis, Saint-Pierre
et Le Tampon. D’autres sites sur Le Port, Saint-Paul et Saint-Benoît notamment disposent de filières post-bac qui se développent et souffrent de manque de logements pour leurs étudiants ce qui complique leur quotidien.
L’institut régional du travail social à Saint-Benoît déplore par exemple l’augmentation très importante de des étudiants. C’est la réalité : beaucoup d’étudiants peinent à se loger et à se nourrir de façon autonome.
La création d’un label « logements étudiants » est à l’étude, pour cadrer les exigences minimales attendues des logements ou chambres destinés aux étudiants.
Le Label précisera les prestations proposées, les loyers et charges plafonds et les règles de conduite de l’étudiant. Il doit inviter et rassurer les propriétaires à mettre en location des logements ou des chambres disponibles pour les étudiants et faciliter l’étudiant français et étranger dans sa recherche d’un logement adapté.
L’objectif est de capter une offre de chambres chez l’habitant, notamment issu de la population la plus âgée des villes et créer des lieux d’habitation intergénérationnelle. Il y a un intérêt commun à mettre en lien « étudiants » et « personnes âgées » et conventionner un logement, une chambre en échange de quelques services. Le label doit sécuriser le dispositif.
Un guichet unique d’accompagnement sur les offres de logements, sur les aides et service d’accompagnement est aussi en projet pour améliorer la visibilité de l’offre et faciliter l’accès.
Pourquoi intégrer la problématique de la mobilité au groupe de travail sur le logement « étudiants » ?
Mobilité et logement sont liés. Il faut plus d’1 heure et 3 bus pour se déplacer entre Bellepierre et le campus du Moufia par exemple. Les restaurants universitaires ne peuvent être démultipliés sur chaque site non plus. Il est important de renforcer et démultiplier l’offre de mobilité des étudiants entre leurs lieux de vie, leurs lieux d’études et les sites universitaires, adapter les horaires de transport urbains et interurbains et développer le covoiturage « étudiants » et les mobilités douces. Améliorer la mobilité permet d’élargir le périmètre d’offre et de recherche en matière de logement et de mieux intégrer l’étudiant dans la vie culturelle, sportive, associative de la commune.
Plan 60 000 logements étudiants
L’accroissement du nombre d’étudiants et d’entrants dans la vie active doit se poursuivre au cours de la décennie à venir.
Le Gouvernement amplifie la politique menée et porte l’objectif national à 60 000 nouveaux logements destinés aux étudiants, et étendus aux jeunes actifs. La Réunion compte environ 21 000 étudiants. Le CROUS dispose actuellement d’un parc de 1 381 places.