Plans nationaux d’actions en faveur de la flore menacée de La Réunion

Sous l’impulsion de la DEAL Réunion, le Conservatoire Botanique National de Mascarin (CBNM) a élaboré entre 2017 et 2020 trois nouveaux Plans nationaux d’actions en faveur de la flore menacée de La Réunion. De portée multi-spécifiques, ces documents stratégiques opérationnels concernent une vingtaine d’espèces parmi les plus menacées. Sous l’égide de comités de pilotage, le CBNM anime ces PNA, dont les actions sont mises en œuvre par de nombreux acteurs, dont le CBNM.

PNA Espèces végétales au bord de l’extinction à l’île de La Réunion (2021-2030)

PNA Espèces végétales au bord de l'extinction à l'île de La Réunion (2021-2030)

Ce PNA concerne 10 espèces fortement menacées. La majorité d’entre elles ne possèdent que des effectifs très faibles, estimés à moins de 50 individus répartis dans quelques populations souvent isolées sur l’ensemble de l’île. Ces différentes espèces sont principalement localisées en cœur du Parc national de la Réunion, à l’exception d’Acanthophoenix rousselii et de Ceodes lanceolata.

  • Acanthophoenix rousselii (Palmiste)
  • Bakerella hoyifolia subsp. bojeri (Gluet, Souris chaude)
  • Ceodes lanceolata [syn. Pisonia lanceolata] (Bois mapou)
  • Claoxylon setosum (Claoxylon à soies raides)
  • Eulophia borbonica (Eulophie de Bourbon)
  • Heterochaenia fragrans (Hétérochénie odorante)
  • Lobelia parva (Lobélie petite)
  • Oeceoclades versicolor (Oeceoclades versicolor)
  • Nesogenes orerensis (Nésogène d’Aurère)
  • Persicaria poiretii (Persicaire)

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PNA Espèces ligneuses des reliques de la bande adlittorale xérophile de La Réunion (2021-2025)

PNA Espèces ligneuses des reliques de la bande adlittorale xérophile de La Réunion (2021-2025)

Il ne subsiste plus que de rares reliques de végétation de milieux secs, dite « xérophile », dans la zone adlittorale ouest de La Réunion. Elles hébergent des espèces rares pour lesquelles ce PNA propose diverses actions conservatoires.

  • Abutilon exstipulare (Mauve)
  • Latania lontaroides (Latanier rouge)
  • Ruizia cordata (Bois de senteur blanc)
  • Tabernaemontana persicariifolia (Bois de lait)
  • Terminalia bentzoë subsp. bentzoë (Benjoin)
  • Volkameria heterophylla (Bois de chenille)

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PNA Euphorbes littorales de la Réunion (2021-2025)

PNA Euphorbes littorales de la Réunion (2021-2025)

Extrêmement localisées sur le littoral, Euphorbia goliana et Euphorbia viridula sont deux espèces protégées endémiques de La Réunion et considérées respectivement comme « en danger critique d’extinction » et « en danger d’extinction ». Euphorbia aff. reconciliationis est un taxon endémique de La Réunion découvert en 2005 sur les trottoirs rocheux littoraux de la côte ouest.

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Au départ des PNA monospécifiques

Au final, pour la flore, cinq espèces ligneuses endémique de La Réunion et des Mascareignes ont été retenues pour bénéficier d’un PNA pour une période de mise en œuvre de 5 ans entre 2012-2016 :

Quelques exemples de projets phares participant à la mise en œuvre

Après une phase de rédaction, la mise en œuvre des PNA est passée dès 2012 par un projet d’ampleur appelé RHUM1. Portée par le CBNM (Conservatoire Botanique National de Mascarin) avec la collaboration de l’ONF et du Parc national de La Réunion, cette opération avait pour objectif de replanter 13 espèces végétales menacées afin de renforcer leurs populations naturelles sur plusieurs sites répartis dans toute l’île : Bon Accueil (Les Makes), Aurère et Bras des Merles (Mafate), Cilaos, Dioré (Saint André), etc.

La récolte implique un gros effort de prospection : il faut parfois retrouver à l’aide de GPS et de cartes, des spécimens quasi-inaccessibles qui s’avèrent ne pas toujours être en phase de fructification.

Chaque spécimen est ensuite marqué et multiplié via des semences, des boutures, ou des échantillons de sol recelant les graines. Ensuite vient la production, et là aussi le travail est ardu : la germination de certaines espèces s’avère souvent capricieuse. Malgré ces difficultés, le projet a permis de réimplanter en milieu naturel 474 plants de 8 des 13 espèces menacées ciblées.

Plus d’informations sur : https://rhum.cbnm.org/#/

Ces PNA ont également été mis en œuvre à travers deux projets d’envergure entre 2009 et 2020 pilotés par le Parc national en partenariat avec de nombreux acteurs de la conservation permettant notamment la réintroduction de 177 000 plants sur la planèze de la Grande Chaloupe :

Plus d’informations sur le projet LIFE COREXERUN
Plus d’informations sur le projet LIFE Forêt sèche

Par ailleurs, dans le cadre d’une mesure compensatoire du chantier de la Nouvelle Route du Littoral, quatre des cinq actions identifiées au sein du PNA du Bois de senteur blanc Ruizia cordata comme hautement prioritaires ont pu être financées :

  • Évaluer et compléter les collections en arboretum ;
  • Multiplier les individus des collections en arboretum ;
  • Réaliser des réintroductions en milieu naturel et renforcer les populations sauvages ;
  • Réaliser un guide technique pour la conservation de l’espèce.

A consulter :

On pensait cette espèce disparue. La redécouverte dans les années 80 de spécimens sauvages (deux individus femelles et un individu mâle) a entraîné une série de multiplication et de plantation dans les jardins et les milieux naturels. Aujourd’hui, on en connaît 5 spécimens sauvages.


De nombreux acteurs (qu’il est difficile de tous citer sur cette page) ont donc contribué de près ou de loin à la mise en œuvre de ces PNA. La réévaluation prochaine de la liste rouge permettra de voir si tout le travail réalisé a permis de porter ses fruits en diminuant la catégorie de menace des cinq espèces ayant bénéficié du dispositif. (Voir article « Espèces menacée : listes UICN »)

Enfin, ces PNA ont fait l’objet d’une évaluation :

Le CBNM a également mis en place dès 2003, 22 Plans d’Urgence (PU) et 34 Plans De Conservation (PDC). Un bilan global de la mise en œuvre de ces documents a été rédigé par le CBNM en 2020.

Consulter :





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